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29 novembre 2005 2 29 /11 /novembre /2005 08:45

12 juin 2013

 

C’est avec plaisir que j’ajoute ici la réflexion de Jo Bock !

Je me retrouve dans son analyse. Que ce soit au Gabon, que ce soit en Belgique, nous arrivons aux mêmes conclusions : les petites communautés chrétiennes à taille humaine, à l’image des premières communautés, celles des Actes des Apôtres, sont une façon de vivre l’Evangile.

 

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Jo dit : « Non aux prêtres mariés ». Je dis : « Non aux prêtres tout court » !

Jo dit : « Oui au peuple sacerdotal », je dis : « Oui aux chargé-es de la communion ».

 

Mais vous avez lu mon livre. Je vous laisse lire Jo.

 

 

 

Bonjour à chacune et à chacun,

Certaines et certains d'entre vous seront étonnés ou même choqué(e)s
pour mon texte.
Cependant, il n'y a en moi aucune rage négative, je cherche simplement à
ne pas rester passif devant l'évolution de notre Eglise ; à repérer de
nouvelles pistes, que l'Esprit nous ouvre, à soutenir les alternatives,
fragiles, incomplètes, qui apparaissent.

Comme toujours, je serais heureux de recevoir vos réactions, notamment
si vous ne vous retrouvez pas dans ce que je propose.
En attendant, recevez mes cordiales amitiés.

Jo

jo@bock.fr

 

 

NON  aux  prêtres  mariés

 

OUI  au  Peuple  sacerdotal

 

"L'ordination de gens mariés à la prêtrise ne résout rien quant à l'animation des communautés de disciples du Nazaréen. La critique globale est à mes yeux qu'on reste dans le registre du sacral."  Paul Tihon

 

 

                               Tous les chrétiens, qui ont encore quelque confiance dans l’Eglise-institution, espèrent que le pape François procédera à des réformes urgentes. Il ne serait que justice qu’il permette aux divorcés-remariés de participer pleinement à l’eucharistie, « source et sommet de toute vie chrétienne ». Beaucoup de chrétiens souhaitent également qu’il accepte que des hommes mariés puissent devenir prêtres. Cette éventuelle réforme pose néanmoins un certain nombre de questions.

 

 

PRETRES  MARIES

 

Qui proposera ces candidats : eux-mêmes ou une communauté paroissiale ? Quelle sera leur motivation ? Quelle formation recevront-ils : en cours du soir ; ou à plein temps, pendant cinq ans ? Continueront-ils à exercer leur profession ?

Si ces candidats sont des hommes d’âge mûr, le risque n’est-il pas grand qu’ils soient accaparés uniquement par les fonctions cultuelles, comme certains diacres mariés ?... Par la suite, vu l’actuel manque criant de prêtres, les évêques ne seront-ils pas tenter d’ordonner des candidats plus jeunes ? Dans ce cas, quelle sera leur disponibilité en plus de la vie familiale et de la vie professionnelle ? Pourront-ils se remarier en cas de décès de leur épouse[1] ? Que se passe-t-il en cas de divorce : le prêtre est-il simplement changé de paroisse, ou doit-il renoncer à exercer son sacerdoce ?

Question essentielle : en quoi ces hommes ordonnés peuvent-ils contribuer à relever les défis qui se posent actuellement à l’Eglise ? Dans la structure actuelle, ces hommes ordonnés ne risquent-ils pas de perpétuer l’image du prêtre qui, sur le modèle de son évêque, sait tout, peut tout, décide de tout ? Ne vont-ils pas prolonger et renforcer une institution inégalitaire (prêtres-laïcs), exclusivement masculine, hiérarchique, autoritaire, trop souvent coupée de la vie.[2]

 

 

PEUPLE  SACERDOTAL

 

AU  NIVEAU  LOCAL

N’y a-t-il pas une autre façon de vivre l’Evangile ? Oui, depuis plus de trente ans, à l’image des premières communautés, des chrétiennes et des chrétiens se retrouvent régulièrement en groupes à taille humaine, dites communautés chrétiennes de base (CCB). En Belgique, une de ces communautés regroupe p.ex. des femmes et des hommes, des plus-très-jeunes et des vieux, des ouvriers et des « intellos », des chrétiens « en recherche » et d’autres plus convaincus, des chrétiens engagés en paroisse, et d’autres qui ne se retrouvent plus dans cette institution… Dans la simplicité et la bonne humeur, en fraternité et en transparence, ils partagent leur vie et leur foi : leurs engagements sociaux et familiaux, l’importance des relations humaines, les avancées du monde vers plus d’égalité, plus d’humanité… ; leurs expériences de foi : leurs cris vers Dieu, dans un moment de détresse (« prendre le Bon Dieu par les pieds »), leurs expressions originales de foi (Christ n’est pas seulement ressuscité il y a 2000 ans ; aujourd’hui, il est Ressuscitant ). Il leur arrive d’essayer un bilan de leurs progrès en humanisation ainsi qu’en approfondissement de leur foi personnelle et communautaire. Ils célèbrent en faisant mémoire de la mort-résurrection de Jésus de Nazareth, et en rendant grâces pour les « signes » du Royaume, les avancées de l’Humanité nouvelle en train de germer.

Ce qui stimule ces chrétiennes et chrétiens c’est d’abord l’accueil, l’attention au vécu de chacun et la liberté d’expression. C’est encore la responsabilité et la participation de chacun : les divers charismes et ministères (animation, connaissance de l’Evangile, attention à toutes les dimensions de la vie, préparation de réunions ou de célébrations, réflexion théologique, prophétisme…) peuvent s’exprimer pleinement. Dans une certaine mesure nous vivons « la diversité des dons spirituels, la diversité des ministères, la diversité des opérations », dont parle St Paul. Nous pouvons constater que « A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. » (1 Co 12, 4 à 14, 40). Ce qu’apprécient encore les membres des CCB, c’est la confiance, les liens d’amitié et la chaleur humaine qui grandissent entre eux ; mais aussi l’attention au vécu de ceux qui nous entourent et l’ouverture aux autres CCB. Mais nous avons encore bien des progrès à faire.

 

 

AU  NIVEAU  DIOCESAIN

Le deuxième critère d’authenticité évangélique est justement la communication régulière et le « contrôle fraternel » entre les CCB. Ainsi, au niveau du Hainaut, une douzaine de délégués locaux se retrouvent chaque trimestre. Ils partagent les avancées et les difficultés des diverses communautés, ils cherchent à relire, dans la foi, les événements qui marquent la région, ils répondent aux soucis et aux initiatives des uns et des autres, ils échangent les expressions de foi, qui sont audibles pour la culture moderne, ils dialoguent sur les objectifs pastoraux, ils réfléchissent à leurs relations avec l’Eglise-institution (plusieurs CCB sont fort impliquées dans le synode diocésain). Chaque année, ils organisent une Journée de rencontre pour tous les membres des diverses communautés.

 

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AU  NIVEAU  NATIONAL

Le même partage et contrôle fraternel sont vécus à l’échelle « nationale » (Wallonie-Bruxelles). Tous les trimestres, une petite douzaine de délégués « nationaux » font le point sur le vécu des communautés ou coordinations régionales ( Bruxelles, Charleroi, Liège, Quaregnon-Tournai) : divers outils de communication sont alimentés : la revue trimestrielle, Communautés en marche ; le site web (http://ccbwb.weebly.com/) ; chaque année, les membres des CCB sont invités à une Journée de rencontre et de réflexion ; les sujets abordés par le Comité interdiocésain des laïcs sont débattus (deux de nos délégués participent aux réunions) ; diverses communautés se rendent visite ou s’invitent à des activités organisées par l’une d’elles ; des informations provenant d’autres pays sont partagées ; les réunions européennes (tous les 3-4 ans) sont préparées et évaluées…

 

 

AU  NIVEAU  INTERNATIONAL

Un quatrième niveau de rencontres, d’échanges et de contrôle fraternel se tient à l’échelle européenne. Les diverses CCB d’une douzaine de « nationalités » sont regroupées dans le Réseau européen Eglises et Libertés. Les réunions régulières de ce Réseau portent, elles aussi, sur la vie et les enjeux de l’Eglise (p.ex. le système patriarcal), et mettent davantage l’accent sur les problèmes de société, sur la justice sociale tant dans l’Eglise que dans la société. Le Réseau a d’ailleurs le statut officiel d’observateur auprès du Conseil Européen (établi à Strasbourg) et a des contacts réguliers avec des commissions du Parlement européen. Ce Réseau est relié au Mouvement international ‘Nous sommes Eglise’ (IMWAC – Internat. Movement We Are Church), il entretient des rapports avec la Fédération humaniste européenne et avec Catholics for a Free Choice (USA), voir http://americancatholiccouncil.org  Les travaux du Réseau sont publiés dans Euro News. Une Rencontre des CCB de toute l’Europe aura lieu chez nous, du 19 au 21 septembre 2014, à Buizingen.

 

CONCLUSION

Deux critères, entre autres, me paraissent décisifs pour juger de la valeur évangélique d’une structure d’Eglise :

1. Rend-elle chaque baptisé(e) plus responsable, plus participatif (ve) ?

2. Laisse-t-elle le champ suffisamment libre, pour que l’Esprit puisse agir ?...

Il me semble que « le contrôle fraternel », pratiqué par les CCB, l’emporte de loin sur le traditionnel contrôle patriarcal et en cascade, que des prêtres mariés ne feraient que prolonger et renforcer. 

Jo Bock

 

 

 

 

[1] D’après l’Eglise-institution, il y a une hiérarchie des sacrements, le sommet étant le sacrement de l’ordre. Par conséquent, un prêtre ordonné ne peut pas recevoir le sacrement de mariage. C’est pourquoi l’Eglise ne permet pas aux prêtres de se marier, mais elle pourrait ordonner des hommes mariés, comme dans les rites orientaux ou chez les Orthodoxes.

[2] Les réflexions et les études sur le décalage et le discrédit de l’Eglise en arrivent très vite à un alibi : accuser la société civile : individualiste, sécularisée, égoïste, pluraliste, relativiste, assoiffée de consommation, de plaisirs, de pouvoirs… Pour une critique scientifique féroce du détournement de l’Evangile et de sa mise sous le boisseau, voir J. Vermeylen, Le Marché, le Temple et l’Evangile.

 

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Scan - Copie

 

 

 

 

 

 

 

Vous en saurez plus sur Jo en allant sur : http://partenia-au-dela-des-frontieres.over-blog.com/article-presentations-69365060.html à  Jo Bock.

 

 

 

 

 

 

 

 

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