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27 août 2006 7 27 /08 /août /2006 11:00
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La communauté de Bellevue, un autre quartier d’Akébé, ressemble à beaucoup d’autres. Une communauté ordinaire. Lisons ce que la responsable écrivait en 1983, en étant particulièrement attentif à ce qui se passe en dehors de la réunion hebdomadaire. Le mot « communion » recouvre des réalités bien concrètes, pour la communauté qui poursuit au quotidien, « son petit bonhomme de chemin avec progrès et dans la gaieté. »

La Communauté de Bellevue


C’est en 1976 qu’on a commencé à participer aux réunions des communautés chez Barthélemy à AKébé Plaine.

A ce moment là nous n’étions que trois femmes et un homme. Dès qu’on a constaté que ce nombre était bon pour former notre groupe à nous, en fin d’année 1976, nous commencions nos réunions à Bellevue chez Monsieur Tsire Pierre-Paul. Et notre première cérémonie de baptême des enfants a eu lieu le 17 avril 1977. Après cette cérémonie, notre communauté accueillit quelques nouveaux membres parmi lesquels se trouvaient les nigérians mais ceux-là sont venus avec intérêt de vouloir baptiser leurs enfants.

Vers la fin de l’année 1977, Pierre-Paul Tsire rentrait définitivement chez lui à Lambaréné.
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Pierre Paul à Lambaréné en 1985
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Cela a causé aussi le départ de la plupart de nos membres. Notre nombre restreint nous a obligé à rejoindre nos frères et sœurs de la communauté de Kinguélé, et c’est par-là que nous recevions la première catéchumène (Angue Lydie). Mais le Père Gérard n’apprécia pas ce système, d’abord parce que nous avions notre communauté à nous, en plus on courait beaucoup de risques de traverser les pistes la nuit, dans l’obscurité et à des heures tardives. Il nous conseilla de reprendre nos réunions à Belle-Vue, quel que soit le nombre de chrétiens de notre communauté.
C’est alors que nous recevions encore d’autres nouveaux membres, par exemple la rentrée de Monsieur Mfoulou qui occupa tout de suite le poste de Responsable adjoint en 1978.

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Dieudonné est au centre de la photo !
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Nous préparions encore un troisième baptême qui a eu lieu le 4 février 1979. Là aussi quelques membres qui avaient baptisé les enfants sont partis. De nouveaux membres sont venus encore s’inscrire. A ceux là, je leur ai fait des difficultés avant de les accepter au sein de la communauté de peur de les perdre encore après le baptême comme précédemment. Mais au contraire, ils sont restés pour toujours.

Nous faisons des réunions tous les jeudis à 19 h. 30 Lors d’une réunion il y a beaucoup de sujets à débattre. Nous commençons par la prière. Ensuite ce peut être un compte rendu d’une réunion des responsables à laquelle a assisté soit le responsable lui-même, soit son adjoint, parfois un membre de la communauté. Nous pouvons aussi avoir à débattre sur des sujets proposés à toutes les communautés, avant de terminer la soirée, nous entamons l’évangile de la semaine qui se lit en français et en fang. La page d'évangile est commentée par tous les membres. La prière met fin à la réunion. Avant de nous séparer le responsable fait l’appel des présents et nous entamons les divers, par exemple la cotisation pour notre caisse.

S’il s’agit de la semaine de notre tour de messe, nous choisissons les lecteurs, ils font le premier essai de la lecture devant tous les membres, et chacun doit dire ce qu’il a compris. Ensuite nous préparons la prière universelle : tous les membres cherchent ensemble les intentions. La réunion terminée comme d’habitude, le samedi suivant nous nettoyons l’intérieur et l’extérieur de l’église et les lecteurs s’entraînent au micro.

Nous assistons aux manifestations qu’organise la paroisse avec l’ensemble de toutes les communautés d’Akébé, par exemple la fête des Rois Mages, nous envoyons quelques membres de notre communauté à participer aux travaux, soit le marché, soit la cuisine.
Nous préparons aussi des articles pour le journal des communautés : des contes, des actions “Poussés par l’Esprit”.

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Dans notre communauté les réunions se passaient chez la responsable. Mais nous avons instauré le système de rotation. C’est ainsi que les réunions se tiennent chez les membres à tour de rôle. Une liste est faite à chaque ouverture de l’année. Cette liste se compose des noms de tous les membres, la date du tour de réunion de chacun, le nom de celui qui doit lire l’évangile et celui qui doit commenter.

On rend visite aux malades, aux nouveaux nés... Benoit Bibang écrivait dans le N°33 du Journal des Communautés : « C’est dans une ambiance de franche collaboration que le samedi 16 janvier 1983, à 21 h., que nous, membres de la communauté chrétienne de Bellevue, nous sommes transportés au domicile de notre frère Antoine Nguema, pour saluer et souhaiter à Madame Nguema et à leur nouveau-né, une bonne, heureuse, et sainte année 1983. Le Père Gérard était des nôtres. Au cours de notre visite, un cadeau de 4 500 FCFA, issus d’une cotisation d’ensemble, leur a été légué. Des cris et des chants de joie ont suivi. Avant de nous séparer, un pot nous a été offert par ce couple heureux ! »

On assiste aussi en cas de malheur. Par exemple le 27 janvier 1983, un membre de la communauté avait perdu un enfant. Nous l’avons assisté moralement, matériellement et financièrement.
Lors des fêtes de Noël, il y a toujours une communauté qui se charge d’accueillir les autres communautés dans son sein, après la messe de la nuit, c’est ainsi que la communauté de Belle-Vue a organisé la veillée de Noël le 25 décembre 1981.

Chaque année, le nombre des membres ne fait que s’accroître. C’est ainsi que la communauté poursuit son bonhomme de chemin avec progrès et dans la gaieté.
 
                                                    La responsable : Noh Jacqueline





 
Si certaines communautés sont nées parce que l’une ou l’autre personne avait éprouvé le besoin de créer sa propre communauté dans son quartier (Bellevue, par exemple), jugeant inutile de faire un long chemin pour se rendre dans un quartier plus ou moins voisin, d’autres communautés se sont aussi regroupées, vu leur proximité .
C’est ainsi que la communauté d’Akébé-Ville et la Communauté de Derrière le Moulin Rouge se sont regroupées : la boite de nuit – restaurant « Le Moulin Rouge » a changé plusieurs fois de nom, la communauté d’Akébé-Ville est toujours la. C’est aujourd’hui la communauté Saint David, d’Akébé-Ville.
Connaître le passé, pour comprendre le présent et préparer l’avenir. Voici encore une page d’histoire :
 



La communauté d’Akébé-Ville
 
Je vous fais un petit récit de notre communauté, je ne pourrai pas tout raconter, mais je ferai le peu que je peux pour vous donner ce petit détail. Notre communauté avait commencé au cours de l’année 1973.

Il y avait le Père Gérard, la sœur Bénédicta et Abel Eyegue Mba qui nous assistaient à chaque rencontre ; Abel était encore au séminaire Saint-Jean, mais il se peinait d’être là ; en même temps, il venait aussi nous apprendre des chants en « Nkol Sion », ce fut le début des chants en Fang à l’église d’Akébé, puisqu’on ne chantait qu’en français. Ceci avait même attiré beaucoup de personnes à l’église des Rois-Mages puisqu’une grande majorité des personnes ne se dirigeait qu’à Saint-Michel de Nkembo.

La soeur Bénédicta et Abel nous ont accompagnés dans les débuts
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Au départ c’était une affaire très difficile, rassembler des personnes qui n’ont pas l’habitude de se retrouver ensemble. Le jour de réunion fut fixé : le vendredi soir de chaque semaine. Il y avait des moments où elles venaient sans les appeler, des fois elles oubliaient complètement. J’étais à la fois responsable, secrétaire, commissaire, le vieux Nguema Minko David qui était avec nous était trésorier. On n’avait pas de taux fixe pour les cotisations, chacun cotisait selon ses possibilités.

L’année 1973 fut l’année de la création des premières communautés d’Akébé, il y avait Derrière Moulin-Rouge, Akébé-Plaine, Derrière le Centre Social, Fin Goudron, Venez-voir, Kinguélé. Les réunions des responsables ne se faisaient pas tous les mois à l’église, il fallait faire le tour des maisons des responsables.

En 1974, les communautés prenaient leur talent
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Avant la communauté s’appelait « Derrière le Moulin-Rouge ». Une autre communauté s’était formée, sur Akébé - Ville. Je passe la parole à Mme Edou Suzanne qui était responsable de cette communauté et qui est devenue mon adjointe au moment où nous avons formé une seule communauté :

La communauté d’Akébé-Ville a vu le jour au début de l’année 1975. Ce qui m’a poussé à créer cette communauté est mon désir de recommencer à communier en tant que chrétienne. Première épouse d’un mariage, je ne communiais plus depuis longtemps. Je suis allé voir le père Gérard afin de savoir ce qu’il y avait lieu de faire. Il m’a conseillé de me retrouver avec d’autres frères et sœurs chrétiens afin de pouvoir discuter ensemble. Avec son aide et celle d’Ondo, j’ai donc créé une communauté à Akébé-Ville. Mmes Oke Claire et Mve Ndong Micheline se sont jointes à moi. Nous nous retrouvions les samedis à partir de 15 h.

Derrière le Moulin rouge, il existait aussi une autre communauté. Puisque nous étions très proche l’une de l’autre, le père a jugé utile de nous réunir en une seule communauté. C’est en 1976 que nous avons formé un seul groupe. Le groupe de Derrière le Moulin Rouge se réunissait le vendredi soir. Nous avons donc tous opté pour ce jour de réunion mais l’on permutait c’est à dire un vendredi à Akébé-Ville, le suivant Derrière le Moulin Rouge et ainsi de suite

Depuis lors nous travaillons toujours ensemble.
 
                                          Les responsables
 


2007, la communauté Saint David

Saint David
Video Envoyé par gerardw sur wat.tv




Quand les responsables de cette communauté écrivaient ces lignes, je ne pense pas qu’ils venaient de relire le chapitre 16 de la Lettre aux Romains. Il est des coïncidences heureuses : en terminant sa lettre, Paul salue par leur nom toute une série de personnes : plus de 26 ! Parmi celles-ci, « Marie qui s’est donnée beaucoup de peine pour nous » (Romain 16,6). Ce sont les mêmes mots, dans un français un peu moins académique qui sont utilisés pour Abel : « il se peinait d’être là ». Nombreux sont ceux qui se donnent de la peine pour que leur communauté soit vivante : on ne peut tous les nommer, mais viendra sans doute un jour où leur travail sera reconnu officiellement.
 
 
Ordination d'Abel, en 1981, à Oyem : 

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2Voici toute la phrase du Cardinal Malula : « Il va falloir bombarder les paroisses existantes pour les faire éclater en petites communautés à taille humaine ; c’est au sein de ces communautés que les laïcs vivront leur vie chrétienne en véritables témoins du Christ, exerçant divers ministères en faveur de ces communautés ». Cf. L’Eglise à l’heure de l’Africanité, Conférence du Cardinal Malula à 150 prêtres de son diocèse, le 26 novembre 1973. Cité dans Spiritus n° 69, p. 355.
1 Jean Paul II, L’Eglise en Afrique, n°63, Editions du Cerf, 1995.

Vous pouvez envoyer vos commentaires à  gerardw@spiritains.org

Suite au chapitre 8


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