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13 août 2006 7 13 /08 /août /2006 21:36
 
Kisito Owona, France.
 
 
La joie de vivre en communauté
 
Fiche de lecture
 
            La joie de vivre en communauté est, comme le rappelle son auteur dans la conclusion du livre, un vibrant témoignage, une autobiographie de sa vie sacerdotale. Au-delà du caractère autobiographique, La joie de vivre en communauté constitue un hommage à la JEC qui en avait certainement besoin sous la forme qu’a choisie le P. Gérard. Le livre de Gérard s’articule grosso modo autour de deux pôles : la JEC et l’Eglise. Dans le premier pôle, il est question de rendre compte de l’expérience de la JEC, de ce que celle-ci a apporté à l’auteur, d’autant cette question de l’apport de la JEC a été l’une des causes de la sortie du livre. Dans le deuxième pôle, l’auteur va au-delà d’un simple compte rendu. Il ne dit plus seulement que ce qui a été, mais il prend position par rapport à ce qui a été, qui continue d’être et qui continuera d’être dans la mesure où La joie de vivre en communauté n’est pas un texte à vocation législative. A ce titre, ce pôle attire plus l’attention car il engage la discussion, le débat. Dans ce pôle, l’auteur passe en revue les questions d’actualité touchant l’Eglise catholique romaine : le célibat des prêtres, la fonction sacerdotale, la théologie de la libération (même si à aucun moment, le P. Gérard n’en parle de façon explicite)…
 
            Venons-en en détail au premier pôle, la JEC : l’auteur expose les méthodes JEC qui empêchent les Jécistes d’être les « béni-oui-oui » dont certains auraient besoin dans l’Eglise. Il fait part de leurs recettes de vie. L’attention du lecteur se focalise sur ce que les Jécistes appellent « Révision de vie », une philosophie de vie fondée sur la méthode « voir-juger-agir ». « Pas de révision de vie sans Nouveau Testament à portée de la main, écrit Gérard, et pas de messe sans liturgie de la parole ». On se rend à l’évidence qu’il est important de le noter car il ne s’agit pas de faire des jugements de valeur, de faire de la morale, mais de voir ce qu’aurait pu dire et faire le Christ. Autrefois, nous menions un combat similaire qui, hélas, ne porta pas ses fruits, en tout cas ceux que nous escomptions : « Pas de messe sans sa Bible à portée de la main ». A l’époque, nous nous étions rendu compte que le succès des sectes venait de là. Pour nous, la démarche avait pour objectif de familiariser le chrétien avec les Stes Ecritures. Révision de vie, tout doit être dans la vie révision de vie. Parmi les exemples choisis par l’auteur, il y en a un qui ne peut laisser le jeune lecteur indifférent : l’épisode de la révision de vie sur les collégiens et lycéens cascadeurs à Libreville est très instructeur, au point de nous permettre de rêver : des jeunes conducteurs en France qui manifestent avec des pancartes où on pourrait relire cette phrase ô combien révélatrice : « Ne risquons pas de perdre notre vie ». Oui, c’est un rêve. Car tous les jeunes conducteurs ne savent pas ce que c’est qu’une révision de vie.
 
            Fort de ce qui est dit sur la révision de vie, certains passages du livre aiguisent la curiosité du lecteur qui s’interroge : pourquoi Mengue Abessolo Louise, la secrétaire « virtuelle » du bureau de Georgette Ngabolo élue Responsable Nationale au Conseil National de 1987 avait-elle choisi d’aller à « Béthanie », ce groupe de chrétiens sectaire (cf p. 65 et 114)? Y a-t-il eu une démarche pour mieux comprendre, connaître les raisons de son choix ? Nous faisons deux hypothèses : soit l’auteur a délibérément choisi de taire la révision de vie ayant fait suite à ce départ, soit il n’y avait pas eu révision de vie du tout.
 
            Face aux difficultés que les uns et les autres rencontrent dans la vie, il est une qualité à requérir pour ne pas manquer à son devoir de révision de vie : l’écoute, la patience de l’écoute : « Celui qui n’en peut plus est souvent heureux de trouver une oreille attentive ». Cela peut parfois suffire pour guérir…
            Le dernier chapitre de la 3e partie justifie l’espoir que l’auteur fonde sur les Jécistes, notamment ceux qui ont des postes de responsabilité. Il en appelle à l’action, chacun là où il est et selon ses compétences.
 
            Le deuxième pôle, ainsi que nous l’avons souligné dans l’introduction, suscite plus de commentaires. Il pourrait s’intituler : « Prêtre autrement, Eglise autrement » Dans ce pôle, l’auteur aborde toutes les questions brûlantes, les questions à « hauts risques » se rapportant à l’Eglise catholique, sans tabou, ni tricherie ; excepté la question du rapport célibat/Royaume (p. 168). Quoi de plus normal ! Il faut bien toujours garder son jardin secret. Force est alors de se rendre à l’évidence que le choix du préfacier, en l’occurrence Mgr Gaillot, n’est pas innocent.
 
            Le leitmotiv de ce pôle qui justifie d’ailleurs le titre de ce livre est la « communauté » Le P. Gérard l’encense comme un concept incontournable dans le langage ecclésial contemporain. Finie l’époque de somptueuses églises, le temps des cathédrales. Il ne faut pas attendre de constater des carences vocationnelles pour se précipiter à trouver des solutions palliatives, qui, à long terme, risquent de souffrir d’un déficit d’efficacité, du fait de n’avoir pas été minutieusement et préalablement pensées, et peut-être même théorisées. Vive l’ère des communautés à taille humaine : les chrétiens y gagnent plus en qualité qu’en quantité. En 440-461, l’Eglise n’était pas aussi planétaire qu’elle l’est aujourd’hui. Une poignée de chrétiens par rapport à la masse d’aujourd’hui. S’il faut de nos jours encourager l’existence des communautés vivantes à taille humaine, c’est à cause de cette masse devenue trop anonyme. L’Eglise de France a fait un pas décisif dans cette démarche. Il existe de plus en plus des communautés dites dominicales présidées par des laïcs. Dans le diocèse de Grenoble par exemple, dans différents secteurs et différentes responsabilités qui relevaient jadis des compétences du seul clergé, les laïcs sont, non pas ordonnés mais « envoyés en mission », des missions à durée renouvelable.
 
            L’auteur défend l’idée que la communauté est loin d’être une secte comme certains peuvent le penser. Le lecteur devine que les difficultés de Gérard à faire passer ses méthodes, sa démarche sacerdotale viennent de la suspicion que les autorités religieuses ont sur ce type de fonctionnement. La communauté n’est pas coupée du reste du monde. C’est sur cette notion de communauté que Gérard expose ses idées sur l’exercice sacerdotal, la fonction, le métier du prêtre.
 
            Tout d’abord, « cessons de penser que le prêtre doit être spécialiste en tout. A chacun son métier » Le prêtre n’est pas un philosophe aristotélicien. Il ne possède pas la totalité des savoirs. Entre une « tête bien pleine » et une « tête bien faite », Gérard a choisi d’avoir une « tête bien faite » Toutefois, il faut reconnaître que dans les milieux très pauvres, sous-scolarisés comme on en trouve en Afrique, il faut savoir bricoler, faire un peu de tout. L’efficacité de l’évangélisation peut venir aussi de là. L’idée que le prêtre n’est pas homme à tout faire ou à faire tout entraîne inéluctablement une conséquence : le temps est venu de démystifier le prêtre. L’on peut donc comprendre la déception de ses ouailles lorsque Gérard leur disait qu’il n’avait rien de mieux à leur dire que ce qu’ils avaient dit eux-mêmes à propos d’une méditation, d’un texte évangélique : nous avons reçu le même St Esprit le jour de notre confirmation. Sauf que nous n’avons pas reçu les mêmes dons, les mêmes charismes (cf. 1ère épître de St Paul aux Corinthiens, 12, 4-30)
 
            La réforme de l’Eglise passe nécessairement par la désacralisation et la démystification du prêtre qui n’est, après tout, qu’un homme. En tant que tel, c’est-à-dire « pris d’entre les hommes…il est lui-même également enveloppé de faiblesse, et qu’à cause d’elle, il doit offrir pour lui-même des sacrifices pour le péché, comme il le fait pour le peuple » (épître aux Hébreux 5, 1-3). La joie de vivre en communauté ne peut donc qu’interpeller le lecteur face à certaines coutumes langagières ecclésiastiques qui, à bien d’égards, gênent. Il en est ainsi de l’appellation de « Sa sainteté le Pape » (Petite parenthèse pour poser cette question anecdotique : comment Gérard se faisait-il appeler au Gabon : Père, mon Père, ou Gérard tout court ?) L’auteur dénonce les nombreux accessoires qui ornent l’Eglise. Dire une messe sans soutane, ce n’est pas si grave que ça. L’habit du prêtre n’est pas le cénacle et ne fait pas non plus la prière. L’essentiel se trouve dans le contenu et non dans le contenant. « Il serait pourtant grand temps de dépouiller le christianisme de ses parures occidentales » C’est un Occidental qui parle.
 
            Sans vouloir faire de l’auteur un rousseauiste –ce qu’il n’apprécierait sans doute pas-, Rousseau étant paganiste, panthéiste, et contre les religions révélées, nous estimons que le P. Gérard est proche de certaines de ses thèses. « C’est avoir une vanité folle, disait Rousseau, de s’imaginer que Dieu prend un si grand intérêt à la forme de l’habit du prêtre, à l’ordre des mots qu’il prononce, aux gestes qu’il fait à l’autel, et à toutes ses génuflexions » Ce qui gêne l’auteur, ce n’est pas tant le message évangélique, mais le cérémonial qui ne peut que le dégrader en le revêtant des passions humaines.
 
            Il faut simplifier le métier de prêtre, prêche M. Warenghem. Le rôle du prêtre est de faire grandir l’unité, la communion entre les communautés chrétiennes, il « préside le sacrement qui signifie et consolide cette communion ». Bien qu’il faille simplifier le métier de prêtre, il ne faut pas non plus le simplifier à l’extrême. Cela peut parfois expliquer la naissance des gourous du jour au lendemain, certains s’improvisant des grands prédicateurs, d’autres interprétant à tort et à travers les Saintes Ecritures. Il est déplorable de constater qu’aujourd’hui, en Afrique, les sectes rayonnent mieux parce qu’elles font croire que tout le monde peut devenir prêtre, tout le monde peut prêcher. « De même ce n’est pas le Christ qui s’est attribué à soi-même la gloire de devenir grand prêtre, mais il l’a reçue de celui qui lui a dit : « Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (épître aux Hébreux 5, 5.) Personnellement, il m’est arrivé de demander à un Témoin de Jéhovah - très zélé et audacieux pour prétendre me convertir et m’évangéliser - d’aller préalablement apprendre à bien parler français, à faire un peu de philosophie et de revenir discuter avec moi. Bien sûr, on n’a pas besoin d’être théologien, exégète, docteur en ceci ou en cela pour parler de Dieu. Mais pour interpréter, il ne suffit pas tout simplement d’être inspiré par Dieu et de recevoir le souffle du St Esprit. Avec les paraboles, on ne peut pas dire que Jésus avait lui-même choisi le chemin de la facilité. « Que ceux qui ont des yeux voient, que ceux qui ont des oreilles entendent » « Comprenne qui peut comprendre ». Ce qui laisse penser qu’il y en a à qui il manque un petit quelque chose pour comprendre, pour voir, pour entendre.
 
            En outre, en acceptant de démystifier le prêtre, on concèdera à l’auteur l’idée que le prêtre doit travailler pour vivre, pour gagner sa vie ; certainement afin de mieux prier : « Tu ne mangeras pas à la sueur de tes prières ou à force de prier ; mais tu prieras à la sueur de ton travail ». Les choses ne doivent pas se passer comme si le prêtre n’était pas d’abord un homme, qui a donc à exercer les mêmes fonctions vitales que le commun des mortels pour sa survie. Vœux de pauvreté d’accord, mais vœux de non-mendicité aussi. « En ce qui me concerne, écrit Gérard, je demanderais à apprendre un métier pour une seule raison : gagner ma vie et n’être à la charge de personne ». A travers cet argument, on peut voir apparaître en filigrane l’un des « péchés capitaux » des premiers missionnaires occidentaux en Afrique qui avaient le tort de trop encourager l’assistanat. Beaucoup d’entre eux recevaient des dons de leurs famille, paroisse, diocèse d’origine. Ce qui leur permettait de réaliser des projets, d’investir dans des endroits où ils exerçaient leur ministère. Les chrétiens de ces lieux pensaient alors que la manne du prêtre lui tombait du ciel, et qu’il n’avait par conséquent pas besoin de travailler. L’idée était restée longtemps et tellement ancrée chez ces chrétiens que lorsque les premiers prêtres autochtones prirent la relève, ils se heurtèrent à de nombreuses difficultés matérielles et financières. En fait, les chrétiens ne comprenaient pas qu’on leur demandât subitement de nourrir les prêtres, alors que quand les « prêtres blancs » étaient là, c’est eux qui nourrissaient les fidèles. Qu’on se le dise : les prêtres gagnent en partie leur vie non pas en attendant la manne qui tomberait du ciel, non pas en attendant que les paniers soient remplis d’offrandes, mais comme le disait Mgr Albert Tsiahoana un évêque malgache, « en cultivant leurs propres rizières ». Cet évêque auquel il est fait allusion dans le livre rappelle Mgr Ndogmo, évêque camerounais, mort en exil, exil ayant fait suite à un coup d’Etat manqué dans les années 68. On peut ne pas avoir eu à partager les idées politiques de cet homme, cependant, on ne peut s’empêcher d’admirer son génie lorsque, vers les années 65, il pensa à l’autofinancement de l’Eglise du Cameroun. Celle-ci avait besoin d’avoir des activités lucratives pour sortir du système d’assistanat. Mgr Ndogmo avait donc eu l’idée de la construction d’une usine pour fabriquer des sacs en plastique. Hélas ! Il fut incompris et dénoncé par ses propres pairs.
 
            Ceci dit, travailler c’est bien ; évangéliser aussi. Tous les coins de la terre n’ont pas accès à l’évangile. Il y a donc toujours besoin d’évangéliser. Si on n’est pas à temps plein, s’il ne s’agit que d’un emploi à mi-temps, l’échec de l’évangélisation est assuré.
 
            Au chapitre des réformes que souhaite Gérard, s’associe le mode de désignation du prêtre : « Que l’élection se fasse en présence du peuple qui connaît parfaitement la vie de chacun et a pu apprécier sa conduite en vivant près de lui ». Le prêtre doit être appelé par sa communauté d’abord, puis par l’évêque. Notons toutefois qu’il est plus facile que les chrétiens appellent un des leurs qui a fini ses études. Pour celui qui fait du « tourisme intellectuel », les choses ne seraient pas pareilles. Ceux qui m’ont vu grandir jusqu’en Tle au Cameroun ont plus de choses à dire sur moi que mes voisins de l’immeuble ou du quartier que j’habite en France. Il ne suffit pas de me voir régulièrement à la messe pour prétendre me connaître. Eh oui ! Les hommes politiques que nous choisissons, localement, régionalement et nationalement, les connaissons-nous vraiment au quotidien ? Combien en rencontrons-nous par an et combien de fois ? Pour beaucoup aucun. Et pourtant, c’est nous qui les choisissons. Et c’est là le paradoxe. La comparaison s’arrête là : Eglise et politique ne riment pas toujours ensemble. A dire vrai, on n’est ni prêtre, ni évêque pour une localité. Le grand risque est qu’on voie naître ou se renforcer le communautarisme. Ordonné à Boulogne-sur-mer, Gérard a été heureux de partager sa foi avec les Gabonais. Y aurait-il refusé une nomination épiscopale ?
 
            Par ailleurs, Monsieur Warenghem reproche à l’Eglise catholique d’être trop hiérarchique. Ce qui est vrai. Mais ce serait peut-être plus vrai de dire que cette hiérarchie est trop protocolaire. Dans tous les cas, le nombre de fidèles qui ne cesse de croître impose nécessairement une hiérarchie. Cela est vrai pour toute société humaine. Les musulmans de France en ont récemment fait l’expérience. Même si on peut regretter que cette démarche leur fût imposée par les pouvoirs publics. De toute façon, la crédibilité de cette autre confession en dépendait. Quand les pouvoirs publics ont besoin d’un interlocuteur ou des interlocuteurs, il vaut mieux y aller unis plutôt qu’en rangs dispersés, parce que tout le monde représentera tout le monde. En démocratie, cela s’appelle démocratie directe, propre aux petites sociétés. Dès qu’il s’agit des grandes sociétés, elle devient inapte et inopérante ; d’où le besoin d’une représentativité.
 
            Enfin, l’un des thèmes abordés par Gérard concerne la délicate question du célibat du prêtre. On apprend donc que le célibat du prêtre n’est pas un dogme. A l’appui de son argumentation, le P. Gérard énonce trois preuves : historique, évangélique et conciliaire. Le concile Vatican II étant par nature réformateur, plus ou moins iconoclaste, cette preuve nous intéresse à plus d’un titre. C’est par souci de discipline qu’on recommande le célibat. C’est vrai qu’un prêtre en proie au divorce, un prêtre qui fait de la « divagation sentimentale », une situation où les femmes se disputent le prêtre (c’est un homme rétorquera-t-on, mais un homme qui n’a pas pour vocation d’orner les trottoirs peuplés des commerçants du sexe ou de ceux qui le mettent aux enchères), un enfant qui pleure pendant que papa sermonne à l’autel, tout cela peut faire désordre. Même quand on n’est pas pour le mariage des prêtres, le paradoxe devient touchant : comment se fait-il que ce qui n’est que question de choix personnel, certains en soient privés au sein de la même Eglise ? Les réfractaires peuvent risquer l’excommunication, la mise en quarantaine. On en vient alors à se demander si l’universalité ne concerne que la liturgie, la hiérarchie vaticane. Malgré ces preuves qui ne peuvent qu’affaiblir la thèse du Vatican, quelques questions demeurent : peut-on poser le problème du célibat du prêtre sans poser celui du célibat des religieuses où le règlement est encore plus sévère ? Si le prêtre a le droit de se marier aujourd’hui, cela va-t-il augmenter le nombre de prêtres ou/et le nombre de chrétiens ? Les confessions qui autorisent les Pasteurs à se marier peuvent servir d’éléments de réponse. N’y a-t-il pas plus intérêt à ordonner les hommes mariés (ayant fait leurs preuves bien entendu) que d’ordonner les célibataires ? Cette démarche semble correspondre parfaitement à l’une des options de la philosophie de l’auteur : c’est la communauté dans laquelle il vit qui appelle le marié que l’évêque va ordonner.
 
            En un mot, le P. Gérard plaide pour un choix personnel de sa situation matrimoniale qui ne dépendrait ni de la communauté, ni de la hiérarchie.
 
            L’auteur de La joie de vivre en communauté ne parle pas de la théologie de la libération. Ce qu’on ne peut que déplorer. Mais l’allusion au Père Eric de Rosny (théologie de la guérison) est frappante.
 
            Pour tout dire, Gérard est un véritable iconoclaste qui regrette que l’Eglise soit trop cléricale, dénonce la mise à l’écart des laïcs au sujet des décisions les concernant, qui s’indigne des abus du pouvoir des autorités ecclésiastiques. Il est favorable à plus d’engagement du laïcat dans l’Eglise. Un peu plus de laïcité dans notre Eglise entraînerait une Eglise plus chaleureuse. Que le monde change donc. Et si « on ne peut pas changer le monde, dit en substance Gérard, on change de monde » (P. 114) Belle philosophie. L’auteur emboîte ainsi le pas à Descartes qui disait dans le Discours de la méthode qu’il fallait « changer ses désirs plutôt que de vouloir changer l’ordre du monde » A condition que le nouveau monde ne soit pas pire que l’ancien.
 
            Nous concluons cette fiche de lecture par quelques observations, remarques qui peuvent susciter de la part de l’auteur quelques réactions :
* Dans un premier temps, nous avons établi un lien (risqué) entre la maladie de 1985 et le départ forcé de 91. Mais il n’en est rien car l’auteur dit plus loin qu’il fut obligé de changer de communauté sans raisons précises. Nous avons toujours soif de connaître les raisons de ce départ contre-nature ? L’administration n’étant pas verbale, on peut supposer qu’il y eut une note de décision. Que contenait-elle ?
* Le P. Gérard a-t-il appris une des langues locales pour la parler couramment ? On n’en a pas l’impression. Si oui, nous disons « Bravo » Si non, quel dommage après 20 ans de vie partagée avec ces gens !
* En parcourant La joie de vivre en communauté, on sent le poids de la colonisation à travers les noms des quartiers qui ne signifient pas grand-chose : Derrière Moulin rouge, Derrière le Centre social, Fin goudron, Venez-Voir. Je suppose qu’il ne manque pas de noms-symboles. C’est le même constat qu’on fait quand on arrive à Yaoundé où les noms des rues importés de France étonnent le touriste. Et pourtant, cela ne fait pas très longtemps que ces rues ont été baptisées. Tenez ! Rue de Narvik ! Je suis toujours à la recherche du rapport, même historique, entre Narvik et le Cameroun. Dans Le Petit Larousse, on apprend qu’il s’agit d’un « port de la Norvège septentrionale…Combats navals et terrestres entre Allemands et Franco-Anglais (1940)». Il est donc normal qu’on retrouve en France une « rue de Narvik »
* On cherche désespérément l’image de l’auteur sur les photos publiées dans l’ouvrage. Je le suppose dans et non hors de la communauté, y compris sur les photos.
* La lecture du livre de Gérard rappelle le souvenir du Mensuel « Pirogue » que le temps a effacé de nos mémoires. Revue bien faite. Ce mensuel avait la particularité de valoriser la culture proverbiale de l’Afrique et de la rapprocher de la culture évangélique. Aux dernières nouvelles, ce mensuel n’existe plus. Y a-t-il possibilité de le ressusciter ? A quelles conditions ?
 
 
Que nous reste-t-il à faire après avoir lu La joie de vivre en communauté ? Entreprendre. Pour commencer, je m’engage à faire don de 3 exemplaires du livre au Secrétariat de la JECI qui se chargera de les expédier à 3 BN d’Afrique qu’il aura préalablement désignés. Ce sera mon effort de carême.
 
Kisito Owona
38130 Echirolles France
 
 
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Réponse de Gérard :
 
Kisito Owona a pris le temps de lire le livre et de faire un fiche de lecture. Je voudrais le remercier de tout cœur, même s’il me donne tort ! Fraîchement docteur en philosophie, il n’a pas hésité à rejoindre les simples gens que nous sommes… !
Il me donne tort car il n’a pas retenu mon petit couplet de la page 200 :
 
« Quelques anciens jécistes, aujourd’hui bardés de diplômes, docteurs en ceci ou en cela, auraient souhaité que je pousse plus loin la réflexion et que je parle un peu comme eux, avec un langage plus savant. Pas de chance ! Je suis resté trop longtemps avec les gens ordinaires. « Nous autres gens des rues » disait Madeleine Delbrel à Ivry. « Nous les Makaya » disent les Gabonais moyens d’Akébé.
 
Je voudrais répondre ici à quelques questions ou faire quelques commentaires, en partant de la fiche de lecture de Kisito, de ses questions, qui ont été posées aussi le 6 mars, lors de la petite soirée au Kremlin Bicêtre.
 
Partons du plus simple.
Je ne suis pas dans les photos…. J’ai puisé dans mes albums et j’y suis rarement, ne pouvant être à la fois devant et derrière l’objectif. J’y suis quand même une fois (page 84). La qualité des photos dans le livre … pas terrible ! On m’avait averti. Mais, à part les pages 188 et 189, on voit tout de même de quoi il s’agit. J’ai pris le risque.
 
Est-ce que j’ai appris une langue ? Oui, mais par curiosité. Pour savoir comment c’est fait. Pas pour parler. Et ceci pour deux raisons. Pour parler une langue comme le fang, il faut savoir chanter. Quand j’apprenais, j’ai fabriqué un petit exercice à l’usage des fangs. Traduisez dans votre langue : « le célibataire porte un panier d’escargots et un singe ». Célibataire, panier, escargot, singe : c’est pratiquement le même mot. Il suffit de le prononcer de façons différentes. Et je ne vous dis rien sur les différents sens du mot « mbein ». L’autre raison, plus sérieuse encore, c’est qu’à Libreville, on retrouve toutes les langues du Gabon et même celles de pays voisins. Si vous vous amusez à parler la langue de l’un ou de l’autre, les autres qui ne comprennent pas vont vite vous faire savoir que ce n’est pas très poli !
Sans faire beaucoup d’effort, j’ai appris tout naturellement le « français de Libreville ». Et sans m’en rendre compte, j’ai pris l’accent. De retour en France, je me suis retrouvé aumônier à l’aumônerie des étudiants africains pour Paris - Ile de France. Un jour, un étudiant qui avait eu mes coordonnées par je ne sais qui, me soumet son problème au téléphone. Je lui dis que c’est un peu compliqué. Le mieux, c’est qu’il vienne le lendemain à 17h., à l’aumônerie. On aura le temps de parler. Le lendemain, j’étais assis au bureau, à l’aumônerie, deux ou trois étudiants étaient aussi présents dans la salle, en train de lire ou de bavarder. On cogne à la porte. Un jeune homme entre et demande au premier venu si le Père Gérard va venir. « Il est là, c’est lui qui est au bureau ». « Non, le Père Gérard … » et il insiste. Je suis obligé d’intervenir pour lui dire que c’est bien moi. Il persiste : « Non, j’ai eu le Père Gérard au téléphone hier, c’est un noir ! ».
 
Fiche de lecture de Kisito, page 3, question anecdotique : comment Gérard se faisait-il appeler au Gabon ? Au Gabon comme en France, on m’appelle comme on veut. Chacun fait comme il le sent ! J’ai remarqué que la façon d’appeler, de vouvoyer ou de tutoyer ne change pas la qualité de la relation. Certaines personnes très proches me vouvoient, d’autres me tutoient…Au fond, ça ne change pas grand chose.
Une autre question facile : « Peut-on poser la question du célibat du prêtre sans poser la question du célibat des religieuses ? »
Kisito oublie qu’il y a aussi des religieux, et pas seulement des religieuses. Les Frères de Saint Gabriel, qui sont aussi au Cameroun, sont des religieux, c’est à dire des personnes qui ont choisi un état de vie. Les religieuses et les religieux ont choisi de vivre, souvent en communauté, avec trois vœux : pauvreté, chasteté, obéissance. Ils peuvent par ailleurs exercer un métier (enseignants pour les frères de St Gabriel), ou vivre dans un couvent, où ils font les trois huit : huit heures de travail, huit heures de prière, huit heures de repos.
Prêtre, ce n’est pas une façon de vivre, c’est un service à rendre dans la communauté. Certains peuvent par ailleurs exercer un métier (professeur, ouvrier, etc). D’autres choisissent aussi la vie religieuse. Le problème, c’est qu’à une époque, la hiérarchie a imposé aux prêtres un style de vie proche de la vie religieuse. Bizarrement, on a jamais obligé les religieux, et encore moins les religieuses ( !), à être prêtre…
 
Et puis, ça se complique !
Kisito, toujours à propos du célibat, a l’air de dire que je ne suis pas clair à ce sujet….Je croyais l’avoir été … Comme quoi on peut se tromper. Célibataire ou marié : je ne vois pas qui va venir dicter mon choix. La hiérarchie dans une partie de l’Eglise (latine) impose aux prêtres le choix du célibat. C’est idiot. Il y a tous ceux qui ne persévèrent pas dans ce choix. Qui s’en vont ou qui se cachent… Il y a tous ceux qui souffrent de cette intrusion dans la vie personnelle. Il y a aussi ceux qui sont heureux dans cet état de vie, parce que cela correspond à leur choix profond.
La question reste entière : de quel droit, la hiérarchie se permet-elle d’imposer ce que le Christ lui même a laissé au libre choix de tout un chacun ?
 
 
Les autres questions :
- Le départ de la « secrétaire virtuelle » (page 114 dans le livre). Je ne me souviens pas qu’il y ait eu une révision de vie en bonne et due forme. Tel jour, de telle heure à telle heure ! Mais il nous a fallu un long temps de concertation pour arriver finalement à lui demander de réfléchir et de choisir. Et il lui a fallu encore plus de temps pour donner sa réponse.
C’est sûr qu’il y a là un vrai problème, il subsiste toujours aujourd’hui, et pas seulement à Libreville. Ici à Paris, je connais des jeunes gabonais qui trouvent quelque chose d’intéressant dans ce qu’on appelle à Libreville : « les églises éveillées ». Elles existent à Paris. Et le phénomène est mondial : si vous en avez l’occasion, allez voir le film : « Le voyage de James à Jérusalem ».
Je propose au RAJA une vaste réflexion : à quoi est dû le succès des églises éveillées ?
 
Mais j’en profite pour rebondir sur une autre proposition : nous allons commémorer dans quelques jours, le 10ème anniversaire du génocide des tutsis au Rwanda. Vous me direz qu’il n’y a pas grand chose de commun entre un génocide et des églises éveillées… Je voudrais simplement proposer aux jécistes, aux anciens jécistes et à ceux qui le souhaitent : devant des phénomènes aussi difficiles à comprendre, que faisons nous de la révision de vie ?
Avec la méthode du Voir Juger Agir, n’avons nous pas un regard spécifique à porter, une parole spécifique à faire entendre ?
 
- Le problème des gourous, le problème de ceux qui s’improvisent « grands prédicateurs ». C’est vrai qu’il n’en manque pas. J’en ai vu, et franchement, on ne sait plus, devant certains, s’il faut rire ou pleurer. Il y a deux ans, à Libreville, la nuit, au cours d’une veillée mortuaire, devant le cercueil, un de ces grands prédicateurs est venu faire son numéro. Un nigérian, avec son traducteur. Bible en main. De la folie. Même la fille du défunt à côté de qui nous étions, est sortie, en retenant un éclat de rire…
Le bon sens devrait l’emporter, mais il semble que le bon sens n’est pas toujours la chose la mieux partagée …. Alors, que faire ?
Dans le cas de la petite communauté chrétienne à taille humaine, si c’est la communauté qui choisit le chargé de la communion, on peut espérer qu’elle choisira la personne compétente pour cette fonction. Et quand l’évêque, qui aura été choisi par les communautés, viendra ordonner l’élu, ce choix sera donc encore officiellement confirmé par quelqu’un qui sera à ce poste parce qu’il jouit de la confiance des chrétiens.
 
- « On n’est ni prêtre, ni évêque pour une localité » (page 4 de sa fiche de lecture). J’ai peur que derrière cette affirmation, Kisito ne fasse marche arrière. J’ai développé tout au long de mon livre, l’idée que la communauté (et non la localité) est première. A l’intérieur de la communauté, chacun a une charge à remplir. Le chargé de la communion (et non le prêtre ou l’évêque que l’on connaît aujourd’hui), choisi par la communauté, remplit sa tâche comme les autres. Il peut avoir un adjoint. Il peut aller renforcer des communautés qui naissent ou qui ont un problème. L’imagination doit être libérée ! L’essentiel est que le chargé de la communion soit capable de mettre de l’huile dans les rouages et non de l’huile sur le feu !
Sans oublier qu’il y a la communion à l’intérieur de la communauté, et la communion entre les communautés. Le chargé de la communion a une double tâche. Kisito parle de « risque de communautarisme ». C’est bien vrai. Il a fallu que j’insiste plusieurs fois, en je ne sais plus quelle année : le responsable d’une communautés faisait bande à part. Il ne voyait pas l’intérêt de la réunion mensuelle des responsables de communautés. Me sentant « chargé de la communion » entre les communautés, j’ai réussi à lui faire comprendre, à lui et à la communauté, qu’ils ne pouvaient pas s’isoler. Chargé de la communion, c’est un travail !
 
- Toujours à la page 4, Kisito parle de « représentativité ». Je suis bien d’accord. Au niveau de la communauté, nous avons créé le poste de « chargé des relations ». C’étaient les relations extérieures. Et le travail consistait en partie, à répondre à ce besoin de représentativité. Ici encore, les besoins, et l’imagination qu’il faut déployer pour y répondre nous laissent ouverts sur de vastes horizons !
 
J’en terminerai là pour aujourd’hui.
J’attends une nouvelle série de questions pour reprendre la plume !
N’hésitez pas, de la discussion jaillit la lumière.
Merci pour votre patience.
Gérard.
 
A Paris, le 21 mars 2004
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Nouveau commentaire de Kisito (janvier 2007) :
 
J’ai passé d’agréables moments en parcourant les réactions au livre du P. Gérard sur le blog, dont la mienne (en passant, merci à Gérard et aux autres d’avoir pris la peine de nous expliquer comment ça marche, le blog ). J’espère trouver du temps dans l’année pour relancer le débat ou les débats. En attendant, qu’il me soit permis de remettre sur la table le risque de communautarisme que j’avais évoqué comme conséquence possible et malheureuse des communautés chrétiennes à taille humaine.
 
J’ai deux témoignages qui me laissent encore dans le doute :
Il y a une importante communauté chrétienne protestante camerounaise à Lyon. J’en connais beaucoup de membres. Il y a environ 8 mois, une amie, membre de cette communauté, me dit au cours d’une conversation téléphonique, combien les Camerounais de Lyon de l’Eglise Baptiste sont heureux de pouvoir enfin célébrer le culte comme ils veulent, comme au pays, grâce à un Pasteur Camerounais qu’ils font venir. Avec l’appui et le soutien de ce Pasteur et de certains Camerounais catholiques de Lyon, ils ont même réussi à créer une paroisse.
A travers les questions que je lui posais et les réponses qu’elle y donnait, je lui ai dit, sans prétendre porter de jugement, que la route du « paradis de la communautarisation » leur était grandement ouverte. Elle s’est défendue en disant que depuis qu’ils célèbrent avec ce Pasteur, ils se sentent comme redevenus chrétiens. Ils ne se sont jamais sentis à l’aise quand ils vont dans les temples d’ici (on va dire à l’occidentale)
A la question de savoir ce que deviendrait la paroisse si le Pasteur venait à disparaître, elle m’a dit que sa mort entraînerait celle de la paroisse. Je lui ai dit tout simplement que c’est cela que j’appelle le communautarisme.
Gérard peut être aujourd’hui aumônier des étudiants africains en France. Il peut être remplacé, excommunié, il peut mourir. Cela ne devrait pas être suffisant pour déclarer l’aumônerie des étudiants africains morte.
Quand on a touché les questions d’argent, mon amie et compatriote a dû faire quelques concessions. Elle m’a expliqué que les paroissiens avaient cotisé pour qu’on puisse loger le Pasteur à Lyon. Une histoire familiale s’est mêlée, à tort ou à raison. Toujours est-il qu’il n’y a pas eu des suites. Bien qu’en continuant à payer les déplacements du Pasteur, certaines langues se délient. L’anonymat ne peut profiter qu’aux paroisses ambulantes. Comment la gestion peut ne pas être opaque dans une paroisse ambulante ?
Il y a quelques mois, mon amie m’a téléphoné pour me dire que la déception commençait à pointer son nez dans leur communauté. C’est vrai, ce qu’elle remettait en cause ou remet en cause, ce n’est pas le fait que ce sont les chrétiens eux-mêmes qui organisent leur paroisse comme ils l’entendent. Plutôt, sous le couvert de se retrouver dans une communauté de même origine, de même pays, certaines dérives commencent à se faire jour. L’absence d’hiérarchie ne peut que favoriser l’opacité.
 
 
2° Deuxième témoignage que j’abrège.
Il y a quelques années, un Pasteur camerounais arrive à Valence pour des études de théologie. A la fin de ses études, il décide de faire dissidence. Contre l’avis de la hiérarchie de l’Eglise protestante de Valence, il avait créé sa propre paroisse. Pour ce faire, il s’était appuyé sur les chrétiens « immigrés africains » qui, selon mes sources, disaient préférer suivre celui qu’ils ont choisi et qui leur permet véritablement d’être en phase avec eux-mêmes. Faut-il y voir la théologie de la libération ?
Voilà les deux témoignages que j’avais à faire suite à la visite du blog. J’aurais pu aussi en choisir dans l’Eglise catholique. Mais ceux-là me semblent plus significatifs.
 Kisito OWONA
 
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Commentaire de Gérard :
 
Kisito met le doigt sur un risque très réel : le risque du communautarisme. Le risque de se replier sur sa communauté. C’est un danger qui nous guette tous les jours. Nous sommes tentés de rester entre nous : nous avons le même langage, les mêmes coutumes, les mêmes goûts, j’allais dire le « même bon Dieu ». Kisito nous donne des exemples qui se situent en France. J’en ai donné qui se situent au Gabon.
Voir le chapitre 8 : « La communion dans et entre les communautés ».
« Veiller à garder la communion à l’intérieur de la communauté... ce n’était pas de tout repos ... » Et plus loin : « Veiller à la communion entre les communautés, c’était également tout un programme ... ».  
 

Une communauté chrétienne se veut ouverte. Celles d’Akébé étaient en relation avec d’autres communautés sur Libreville, avec des communautés de Lambaréné, sans oublier la visite à des communautés en France !
Mais je ne vais pas ré-écrire ici tout ce chapitre. Retenons qu’il faut être vigilant.
Gérard
 
 


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