Pour ou contre des femmes prêtres ?
Jusqu’ici, j’étais tout à fait d’accord avec ce qu’écrit Hélène Dupont, ci dessous : commençons par désacraliser la fonction, passons du « prêtre » au « chargé-e de la communion ».
C’est la conclusion à laquelle j’étais arrivé après quelques années de ministère. C’est ce que j’ai partagé dans mon livre, que j’ai mis sur un blog : http://joie-en-communaute.over-blog.com/ :
La joie de vivre en communauté
Un plaidoyer
Ayant connu durant plus de trente ans, la joie de vivre en communauté, je voudrais ici partager ma joie. Et lancer un plaidoyer pour la multiplication des petites communautés chrétiennes à taille humaine. En même temps, c’est un plaidoyer pour l’avènement d’un chargé ou d’une chargée de la communion (ex-prêtre) au sein de la communauté. C’est dans ce but que j’ai écrit ce livre. C’est avec le même objectif que je vous le propose ici, sur ce blog, avec la possibilité de l’illustrer par davantage de photos et de vidéos. Et surtout avec la possibilité de vous permettre de réagir aux différents propos comme certains l’ont déjà fait. Envoyez vos réactions à gerardw@spiritains.org
" De la discussion jaillit la lumière ! "
Cordialement
Gérard Warenghem
J’écrivais cela en 2003. Il se fait qu’aujourd’hui, en 2014, je connais une femme qui se prépare à être ordonnée. J’ai du respect pour elle et pour son engagement, d’autant plus qu’elle n’a pas du tout le désir d’être un « personnage sacré » !
Et finalement, j’apprécie les réponses de Jean Riedinger et de François Becker !
Gérard Warenghem
Pourquoi réclamer l'accès des femmes au sacerdoce quand la notion et conception du sacerdoce serait à revoir complètement ?
Commençons à réclamer une mise à plat de ce que peut // ce que doit être ce ministère (ce mot signifie "service") au lieu de nous contenter de ce qui est - complètement inadapté au monde actuel - et que l'ordination de femmes sur ce même modèle ne fera en rien évoluer.
Hélène Dupont
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Chère Hélène,
Je suis d 'accord foncièrement avec ton opinion sur la remise en cause radicale du système clérical. Je pense néanmoins qu'il y a une certaine logique SI l’Église RESTE CE QU'ELLE EST ACTUELLEMENT sur le plan de la structure hiérarchique et cléricale, de demander, pour les femmes l'accès aux mêmes fonctions et ministères que pour les hommes. C'est une façon d’obliger cette Église à respecter davantage les droits humains et de se désolidariser des intégristes, traditionalistes, théologiens machistes, des juifs orthodoxes et du machisme encore encouragé par une certaine conception de l'Islam. Et je ne parle pas de la situation des femmes dans d'autres traditions et cultures... L’accès des femmes au droit de vote n'est ni l'accès du conservatisme au pouvoir (ce que croyaient les radicaux des années 1930) ni celui de la révolution féministe (CF une certaine Marine) mais simplement une reconnaissance de la citoyenneté pleine et entière des femmes. Il reste encore beaucoup à faire dans tous les domaines pour que cette égalité soit partout effective....y compris dans les religions.
Jean Riedinger
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Cher Jean et chère Hélène
Les questions que vous posez sont effectivement partagées par de nombreuses personnes de notre mouvance, notamment à FHEDLES et les réponses sont partagées. Elles ont été posées lors du colloque organisé en 2006, par FHE sur le thème « femmes prêtres : enjeux pour la société et les Eglises » publié dans le Hors Série n° 15 de Parvis. Si nous sommes d’accord sur l’objectif à atteindre, nous avons des vues différentes sur les chemins pour y parvenir. Comme je l’écrivais dans ma contribution au colloque de 2006, je vois trois raisons de ne pas attendre la disparition du sacerdoce traditionnel avant de demander le partage des responsabilités au sein de notre Eglise :
1) l’Humanité est homme et femme, et avoir une institution « hémihumaine » est en soi une trahison fondamentale de l’humanité qui de plus appauvrit considérablement l’institution
2) La situation actuelle traduit un pouvoir masculin qui se cache derrière des raisons théologiques qui n’existent pas. Il est essentiel que tous et toutes en prennent conscience, car il n’est pas évident que même dans une nouvelle conception du sacerdoce « laïcisée » ce pouvoir masculin disparaisse d’un coup (regardons ce qui se passe dans la société civile…ou industrielle)
3) La création par l’institution de sacerdoces « ad personam » et non comme services d’une communauté est une perversion qui sacralise la fonction. Je pense que l’ouverture aux femmes sera une première étape de désacralisation. Je pense ainsi que l’ordination des femmes favorisera le passage du patriarcat au partenariat et facilitera les évolutions des services dans l’Eglise que nous souhaitons.
Il faut donc travailler en même temps sur les deux aspects : une évolution des services dans l’Eglise et l’ordination des femmes, et ce qui se passe dans l’Eglise d’Angleterre est très positif de ce point de vue.
Amitiés
François Becker
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